Robbie P.
Certains sujets d’un naturel pittoresque s’offrent d’eux-mêmes à la caméra. En passant dans le Parc Ahuntsic, j’ai aperçu deux hommes attablés pour jouer aux échecs. Un classique. Quand je suis revenu sur mes pas, Robbie était seul à la table, j’ai donc pu entamer la conversation avec lui sans interrompre leur jeu. C’est un plus tard, quand son copain Martin est revenu à la table, que j’ai pris des photos des deux joueurs à l’œuvre.
C’est Martin qui, apercevant ma caméra, m’a appris que Robbie était photographe. Et pas n’importe lequel : Robbie est un passionné de photo argentique! Non seulement utilise-t-il de la pellicule, mais il fait ses propres tirages, même en couleur, ce qui est assez peu commun aujourd’hui. Il vit d’une combinaison de petits contrats photographiques, comme de la photo de plateau, de travaux de rénovations et de revente de matériel photo usagé pour l’argentique. Il a fait des reportages et de la photo artistique dans des endroits comme La Nouvelle-Orléans, Cuba ou Haïti. Il fait aussi de la photo pour des dossiers de casting de comédiens.
Par un heureux hasard, une exposition de ses œuvres se terminait le lendemain à la Galerie Kozen, Avenue Duluth est. J’y suis passé avec intérêt. J’ai apprécié son engagement dans son travail. Si l’occasion s’offre à vous de voir un jour ses photos, ne la manquez pas!
Je l’ai croisé de nouveau alors que je m’apprêtais à quitter les lieux. En conversant encore un peu, j’ai aussi appris qu’il avait pratiqué la peinture en autodidacte avant de faire des études en Arts Visuels à l’UQAM. Ses parents étaient tous deux artistes, ça y est probablement pour quelque chose, bien que les enfants ne suivent pas toujours la voie tracée, surtout lorsqu’elle est aussi ardue.
Robbie est né à Pointe-Claire et a habité dans plusieurs quartiers de Montréal, dont une décennie dans le Plateau. Il a aussi vécu un temps à divers endroits dans les environs de St-Eustache. Il habite depuis 3 ans dans le Sault-au-Récollet et apprécie le quartier pour sa quiétude.
Quand est venu le temps de faire son portrait, il m’a prévenu qu’il ne souriait pas. Quelque chose me dit cependant qu’il y a parfois des fissures sous ce masque.