Pourquoi quartiersnord.photos
Tout simplement parce que dès mes premières photos numériques, j’ai pris l’habitude de classer les photos prises dans mon voisinage immédiat, dans les quartiers environnants : Bordeaux, Cartierville, Vieux St-Laurent, St-Michel (à l’est de l’ancienne carrière Miron) et Montréal-Nord dans un dossier intitulé « Quartiers Nord ». Il faut dire que l’Autoroute Métropolitaine constitue une barrière sociale et géographique importante.
Le nom de ce site web provient donc simplement d’une méthode d’archivage! Lorsque j’ai constaté que j’avais, sans m’en rendre compte, accumulé un certain corpus de paysages urbains de ces secteurs de la ville, il m’a semblé tout naturel de les faire connaitre sous la même appellation.
Initialement, mes balades à vélo constituaient une activité de santé mentale, un espace de liberté d’agir et de penser pour le vendeur stressé que j’ai été pendant des années, jusqu’à ce que je puisse sauter hors du navire. La pratique de la photo en me déplaçant à vélo a beaucoup contribué à développer mon sens de l’observation. Essayez pour voir de revenir en arrière en pleine ville en voiture pour examiner de plus près le petit détail que vous avez aperçu du coin de l’œil! Même à vélo, ça peut être parfois trop rapide. Il faut en descendre et regarder attentivement.
La première édition de quartiersnord.photos en 2015 m’a offert la possibilité de faire le tri dans une dizaine d’années de paysages urbains. Jusqu’en 2015, j’ai gardé une certaine distance respectueuse avec les gens. Quand ils me semblaient faire corps avec le paysage, je prenais la photo. Mais la plupart du temps, je m’abstenais de troubler leur quiétude. L’opportunité de présenter le projet Territoire à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville à l’automne 2015 m’a cependant fourni la caution qui me manquait pour que je me sente autorisé à approcher les gens directement pour leur demander la permission de les prendre en photo.
Cela m’a permis de rencontrer des gens sympathiques de tous les horizons et d’apprendre bien des choses d’eux. Vous pouvez, vous aussi, faire leur connaissance en consultant les articles de blogue de l’édition 2015 du site et la galerie de portraits intitulée « Les gens ». Nous avons souvent discuté de questions d’origine et d’appartenance, mais aussi tout simplement de leur travail ou de leurs passions.
Certains diront qu’en m’adressant directement à eux, je perdais la possibilité de capturer des moments révélateurs, de faire ce que les anglophones appellent de la « candid photo ». C’est vrai, mais vous ne verriez pas tous ces visages, si je m’en étais tenu à épier ces personnes à distance.
Pour 2016, j’ai repris les guidons de mon vélo pour parcourir les rues de Montréal-Nord dès le 9 mars, selon la date de ma première photo pour ce projet, une vue du Parc Pilon sous la neige. En fait, c’est avec l’équinoxe de printemps, le 21 mars, que les choses ont véritablement commencé à rouler. Toutes les photos de l’exposition « Toi, moi et Montréal-Nord » ont été réalisées en trois mois. Pas question cette fois de piger dans mes archives. Les plus récentes photos datent d’il y a trois jours à peine.
Le plaisir et l’intérêt de cette démarche réside essentiellement dans cette quête d’éclairages révélateurs et de rencontres. Je vais poursuivre à un rythme plus lent mes observations photographiques pour le reste de l’été. Quelques nouvelles photos seront à l’exposition « Toi, moi et Montréal-Nord » avant qu’elle ne se termine. Je prévois faire ces ajouts pour le 11 août.
Ceux qui sont familiers avec l’édition 2015 de ce projet auront sans doute noté que, cette fois-ci, je n’ai pas eu le temps d’écrire un article sur chaque personne que j’ai photographiée ce printemps.
Je compte me rattraper du mieux que je le pourrai au cours de l’été. Certains textes ne seront probablement que de courts commentaires. Dans d’autres cas, je reverrai possiblement certaines personnes.
L’aventure continue.