Abdel B.

Cet homme qui fait griller des saucisses un peu à l’écart de la table à pique-nique pour ne pas enfumer ses convives se nomme Abdel. Il ne souhaitait pas se faire photographier, mais était disposé à faire un brin de causette avec moi. Un blogue photo étant un peu tristounet sans cliché, nous avons donc trouvé un terrain d’entente qui se traduit par cette pose de dos.

C’est en gardant un œil sur les grillades et en servant ses amis qu’il m’a accordé quelques instants. Il ne fallait surtout pas que le lunch brûle!

Abdel est né au Maroc, dans la région de Marrakech. Il est arrivé au Canada dans la vingtaine avancée avec une maitrise en droit. Arrivé ici avec un visa d’étudiant, il a poursuivi ses études le temps de régulariser sa demande d’immigration et de se rendre compte qu’il lui serait difficile de pratiquer ici. Son champ de compétence était le droit des affaires.

Il a donc travaillé en cuisine pendant plusieurs années dans des restaurants de tradition culinaire européenne. Ces emplois étant cependant assez difficiles pour la santé, il est graduellement revenu à ses intérêts originaux. Il conseille aujourd’hui des candidats à l’immigration.

Abdel aura bientôt passé la moitié de sa vie à Montréal. C’est sur cette île qu’il a rencontré son épouse, elle aussi d’origine Marocaine. Leurs enfants sont nés ici. Si, comme bien des nouveaux arrivants, il a initialement habité dans Côte-des-Neiges, la famille vit aujourd’hui dans St-Laurent, où réside également une bonne partie de la communauté nord-africaine. La possibilité de trouver du logement dans une coopérative d’habitation a aussi été un facteur important dans le choix de ce quartier.

C’est en mangeant un sandwich à la saucisse grillée gracieuseté d’Abdel que j’ai quitté le Parc Raimbault, où tourbillonnait la fumée des barbecues par ce beau dimanche de fin d’été.

Abdel B. au Parc Raimbault