À l’époque où même les méga-centres commerciaux tremblent devant les Amazons de ce monde, j’ai la chance de vivre dans un quartier de Montréal avec une rue commerciale qui se porte plutôt bien. Il est encore possible de faire des achats à pied sur la rue Fleury. Elle a deux secteurs commerciaux principaux avec chacun leur association de marchands, FLO dans l’ouest et La Promenade Fleury, dans l’est.
Concurrence oblige, chaque association tenait sa promotion indépendante à la mi-juin. Fondamentalement, ce sont des ventes de trottoirs avec fermeture de la rue à la circulation automobile pendant trois jours. J’habite dans l’est, à un coin de rue de Fleury est. L’édition de cette année était intéressante pour son volet social. Tout le bloc devant l’église St-Paul-de-la-croix était occupé par des organismes sociaux, incluant l’église elle-même, et des mouvements environnementaux. Par un curieux renversement de situation, la paroisse est maintenant animée par un curé missionnaire d’origine haïtienne, le père Désiré, qui semble lui avoir insufflé un nouveau souffle et une vie citoyenne.
Seule ombre au tableau, un peu plus loin, les organisateurs avaient permis à un concessionnaire automobile d’occuper la chaussée sans aucune considération pour la piétonisation temporaire de la rue. Je ne sais pas ce qui leur a passé par la tête.
Un peu plus à l’ouest, il y avait une petite scène. Vendredi, trois jeunes musiciens simplement présentés sous le prénom de la claviériste, Vivian, offrait un spectacle bien rythmé. Un passant m’a dit que leur son lui rappelait la belle époque de Weather Report. Ils se trouveront bien un son à eux. Ils n’étaient pas nés quand Weather Report était populaire!
Ils étaient sur la rue à l’invitation d’un groupe qui organisera un tout nouveau festival de musique et d’arts émergents dans le quartier cet automne, Artival Ahuntsic. Vivian m’a précisé après le spectacle qu’il s’agissait de leur toute première prestation après une semaine à jouer ensemble et que le groupe venait de se trouver un nom : Moodring.
Pendant que j’appréciais leur prestation, un couple de voisins est venu à ma rencontre. La dame, une directrice de niveau récemment retraitée d’une école secondaire réputée du quartier, m’a présentée Gloria qui est la graphiste et trésorière d’Artival.
Vous la voyez ici devant la scène où jouait le trio.
C’est Gloria qui a conçu le site web du festival. Comme plusieurs des membres de l’équipe, elle a des aptitudes artistiques et musicales. Gloria m’a plus tard à son tour présenté son collègue Lorenzo, coordonnateur de l’organisme. Tout comme Gloria, il a chanté plusieurs années dans une chorale. Parmi d’autres activités, Il dirige maintenant un groupe vocal.
Le lendemain, je les ai d’ailleurs vu tous les deux au sien d’un groupe de chanteurs sur la même scène. Ces jeunes ont de beaux parcours académique et semblent bien avoir pris leur avenir en main.
La première édition d’Artival aura lieu sur le terrain de l’école secondaire Sophie-Barat le premier et le deux septembre prochain.
Je souhaite un bon succès à Gloria dans ses projets personnels de même qu’au jeune organisme au jeune organisme et à toute son équipe.