Richard

Le 8 novembre, un peu après 19 heures, quand j'ai entendu les premiers résultats électoraux provenant de la côte est des USA à la radio, il semblait déjà que ce serait une nuit fatidique. Rien que je puisse faire à ce sujet, mais je n'allais pas rester béat devant un téléviseur et encaisser. Tout ce que je peux dire, c'est que les américains devraient commencer à se ressaisir, à s'organiser et à renoncer à mettre tout espoir dans le GOP ou les démocrates. C'est mon point de vue et je le partage. Le morceau est craché.

J'avais autre chose à faire de toute façon. Il y a couramment une promotion de Fujifilm qui offre aux gens de louer du matériel pour trois jours sans frais pour l’essayer, mais de trois entreprises seulement à travers le Canada. Fuji dicte les règles et il ne m'a pas été possible de réserver le matériel. Après quelques essais infructueux à mettre mes mains sur une caméra XT-1, j'avais dû taper sérieusement du pied plus tôt au cours de l'après-midi pour me faire entendre. Finalement, les gens de Lozeau se sont montrés assez compréhensifs pour me prêter leur démo de magasin pendant 24 heures.

J'ai pensé qu'un bon endroit pour essayer le matériel la nuit serait le Parc Jarry. C'est un grand parc qui pendant des décennies a été laissé sans grands signes d'aménagement paysager. C'était juste une vaste et plate étendue d'herbe avec divers terrains de sport qui était notoire pour avoir logé les Expos de Montréal, la défunte équipe de baseball majeur, dans son modeste premier stade

Ce parc de balle a été démoli il y a des années et remplacé par les installations montréalaises de Tennis Canada, le Stade Uniprix

Autour des courts de tennis extérieurs, le niveau de lumière est suffisamment élevé pour faire des vidéos alors que d'autres parties du parc restent très sombres pendant toute la nuit. J'ai pris mes premières photos avec la caméra à partir d’une zone à peine éclairée en regardant vers les courts de tennis et de football. J'ai été satisfait par la couleur et le détail de leurs installations sur un fond très sombre. J'ai alors pensé que si je marchais vers les courts de tennis, il y aurait assez de lumière se déversant à 50, 60 pieds de distance pour essayer de saisir des sujets mobiles.

Quand je suis entré dans cette zone, j'ai remarqué Richard avec des amis et ce qui ressemblait à des balles de jongleur au sol. Je me suis dirigé vers Richard, mais comme je n'avais pris qu'une demi-douzaine de photos jusqu'à ce point et que je n'avais aucune idée du genre de portrait que la caméra et l’objectif 35M F1.4 je me suis dit que la chose la plus honnête était de lui demander si je pouvais prendre une photo de lui pour essayer le matériel Fuji. J’ai poussai un peu ma chance et lui ai demandé s'il serait disposé à jongler avec des balles pour moi. Il m’a répondu qu'il n'avait aucun problème à ce que je prenne des photos mais qu'il n'était pas un vrai jongleur. Un de ses amis qui nous a entendus parler lui a dit tu as seulement deux balles, tu peux le faire!

C'est ainsi que j'ai obtenu une photo de Richard jonglant la nuit et du un coup portrait en plan rapproché en prime. À ce moment-là, j'ai été agréablement surpris par les résultats. Je lui ai montrés en lui expliquant que ce n’était pas du tout planifié mais que si c'était OK avec lui, j'aimerais inclure deux clichés dans ma galerie de portraits d'inconnus.

J'aimerais remercier Richard d'avoir accepté cela. Je souhaiterais aussi avoir passé plus de temps avec lui et en avoir appris davantage à son sujet. J’espère qu'il me pardonnera d'avoir exprimé ma consternation électorale dans le premier paragraphe. Je ne pouvais pas m'empêcher de le faire. Après tout, c'est la nuit de la super lune. Aurait-elle eu quelque chose à voir dans tout ce désordre?

Richard et ses deux balles, Parc Jarry

Richard