Les Fenêtres qui parlent existent depuis plusieurs années comme événement local récurent sur deux pâtés de maisons de la rue Marquette dans le Plateau Mont-Royal, un quartier de Montréal populaire auprès des artistes. C'est un concept simple: des résidents offrent une ou plusieurs de leurs fenêtres, de sorte qu'une variété d'artistes visuels peuvent montrer leurs travaux dans une atmosphère non compétitive. Cette année, ses organisateurs ont exprimé le souhait d'étendre le concept à 5 rues du quartier dans le cadre de 375MTL. Il s’agit d’une extravagante programmation culturelle à travers tout Montréal pour célébrer le 375e anniversaire de sa fondation. Ils ont eu la surprise de se voir offrir par le comité des fêtes de plutôt organiser un événement dans chacun des 19 arrondissements de la ville et ont accepté ce défi.
Dans chaque arrondissement, cet événement en accompagne un autre plus vaste, La Grande Tournée, qui a lieu la même semaine dans chaque quartier dans un parc spacieux les week-ends. On y trouve une scène pour un numéro de cirque, des camions de restaurateurs, des tables de pique-nique et des panneaux historiques avec partout une partie de contenu local. Une émission de radio en direct est diffusée à partir d'un studio logé dans un conteneur par le réseau national francophone, Radio-Canada. Cela dit, tous les arrondissements ne sont pas le Plateau. Je pensais que les rues choisies dans Montréal-Nord feraient potentiellement un bon cadre pour l'exposition, comme ce fut le cas le cas au cœur du Vieux-Lachine où j'ai rencontré Antoine Le Blet dont j’ai publié un portrait sur ma page Flickr.
Je ne faisais pas partie des exposants ici, mais je pensais qu'il serait bon de pouvoir avoir le regard d’un outsider. Je dois aussi dire que le parc d'Aimé-Léonard abritait La Grande tournée au bord de la rivière des Prairies m’est un endroit familier. J’y termine souvent mes promenades de soirée en vélo le long de la rivière avant de faire demi-tour pour rentrer chez moi. Comme dans chaque arrondissement, le vernissage local avait lieu le vendredi soir.
Plus de deux douzaines d'artistes ou de collectifs présentaient leur travail sur quatre rues. Il y a des défis à relever pour montrer ses travaux de cette façon. Le premier est de les rendre visibles! Si vous présentez un travail graphique ou peint à travers une fenêtre, à certaines heures du jour, les gens ont une meilleure chance de voir leur propre réflexion que vos œuvres. Maintenant, imaginez que vous deviez montrer une photo soigneusement encadrée derrière une épaisseur supplémentaire de verre. Un groupe de personnes comprenant un photographe qui pointait ses photos à des amis discutaient de cela lorsque je suis arrivé à l'une des maisons de la rue L’Archevêque.
Danielle était une des dames parmi ce groupe. Elle faisait partie des résidents qui ont acceptés de recevoir un artiste et se montrait préoccupée par ce problème. Elle était très positive à l'égard des Fenêtres qui parlent et aurait souhaité que plus de gens aient acceptés d'ouvrir leurs portes pour en faire une fête de voisinage. Elle estimait que Samia Cherfaoui, la jeune aquarelliste qui présentaient ses œuvres dans les fenêtres de sa demeure, avait mis beaucoup d'efforts dans son travail et sa préparation pour le montrer et méritait plus de visibilité.
Nous avons discuté pendant un moment. Elle avait quelque chose de chaleureux et de radieux. Si j’ai bien compris, elle vit dans une maison qui a appartient aux membres de sa famille depuis des décennies. Sa rue est également importante dans l'histoire de Montréal-Nord. Il y avait un chaland qui faisait la traverse sur la rivière des Prairies vers St-Vincent-de-Paul à Laval bien avant la construction du pont le lus près. Un bel endroit en somme.
Au cours de notre discussion, j'ai appris qu'elle avait accompagné sa fille qui se préparait à accoucher une bonne partie de la nuit jusqu’à la naissance de l’enfant. Je suppose que cela expliquait un peu son énergie particulière ce jour-là.
Nous sommes finalement allés jusqu'à sa maison afin qu'elle me montre mieux le travail de Samia. Il y avait des arbres qui faisaient de l'ombre. J'ai saisi l’occasion pour lui mentionné mon projet et lui ai demandé si elle accepterait de se retrouver dans ma galerie de portraits d’inconnus. Elle a surmonté certaines réserves quant à cette idée et a accepté.
Quelques jours plus tard, je lui ai envoyé deux photos. Danielle a répondu qu’elle les avait regardées avec sa petite-fille et qu’elles ont toutes deux préféré celle que vous voyez ici.
Elle m'a aussi dit que sa fille et son bébé Yaromhyr vont bien et que le garçon est calme.
Merci Danielle pour notre conversation agréable, votre soutien aux artistes et les nouvelles familiales!