Lorsque je me suis rendu à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord pour le vernissage de l’artiste Rose-Élise Cialdella, il y avait là un jeune homme avec une belle prestance qui servait les boissons à l’entrée de la salle d’exposition. Il m’a dit avec amusement que les gens lui trouvaient parfois une ressemblance avec P.K. Subban, surtout lorsqu’il se laissait un peu pousser la barbe!
Ralph Gregory se fait appeler par l’un ou l’autre de ses prénoms. J’imagine que ses amis intimes savent lequel a sa préférence. Appelons-le Gregory, au risque de nous tromper.
Après avoir occupé un emploi d’été dans des camps de jours, Gregory a réalisé qu’il pouvait postuler pour les emplois offerts par la ville de Montréal. Étant étudiant, il occupe un poste à temps partiel sur appel avec droit de refus, ce qui lui permet de travailler sans mettre ses études en péril. Ses affectations sont variées : de préposé à l’accueil au Centre culturel à surveillant d’activités sportives.
Né en Haïti, c’est d’abord dans Ahuntsic qu’il a vécu à son arrivée au pays. Il y a terminé son école primaire avant que la famille ne déménage à Montréal-Nord. Son père était initialement arrivé ici seul, suivi de sa mère, puis des quatre enfants. Gregory est le troisième de la famille. Il a complété un Dec-Bac en Techniques de comptabilité et de gestion au cégep et se prépare à entreprendre un bac en gestion cet automne.
D’un naturel sportif, il aime le basket et le soccer. Il va aussi au gym, surtout pour y faire de l’haltérophilie. Côté musique, il aime le soft-rock et la musique techno. Une de ses vedettes préférées est David Guetta. Je lui ai demandé par curiosité qui était son idole haïtienne. Je m’attendais à entendre le nom d’un chanteur ou d’un athlète, mais après un moment de réflexion, il m’a répondu « Dany », en référence à l’écrivain Dany Laferrière. Ce nom aurait fort bien pu être la réponse d’une personne née à Montréal à qui nous aurions demandé de nommer une vedette québécoise!
Je lui ai alors demandé si, après avoir passé plus de la moitié de sa vie à Montréal, il se sentait plus Québécois qu’Haïtien. Il m’a répondu qu’il n’en était pas encore à ce point. Par contre, lors de son dernier séjour au pays natal, il a constaté qu’on ne le comprenait plus aussi facilement, même s’il parle encore le créole à la maison.
Les questions identitaires sont parfois bien plus compliquées qu’on ne le pense!
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