Christiane T.

C’est parce qu’elle m’avait jeté un coup d’œil par-dessus son épaule en me dépassant sur une piste cyclable que j’ai remarqué Christiane pour la première fois. Quelques jours plus tard, nous nous sommes recroisés brièvement à l’abreuvoir du Parc Maurice-Richard, toujours mieux connu d’ailleurs comme le Parc Stanley malgré les huit coupes du Rocket! Je l’ai trouvé grande. Les patins à roues alignés y étaient pour quelque chose. Nous avons à peine échangé quelques mots et je lui ai remis un carton avec les coordonnées de mon projet, en espérant qu’elle se porte volontaire.

C’est à l’Île Perry que nous sommes donnés rendez-vous pour cet article. Christiane habite depuis deux ans tout près dans Bordeaux. Étant une personne très active, elle a apprécié les abords de l’île l’hiver dernier et profité du temps froid pour faire du ski de fond hors-piste sur la rivière gelée.

En discutant, nous nous sommes trouvé certains points communs dans nos trajectoires de vie — naissance en Abitibi, arrivée avec la famille dans le West Island tout jeune et une douzaine d’années chacun comme résident du Plateau Mont-Royal — malgré des parcours somme toute différents.  

Après des études en communications, elle s’est tournée vers le secteur de la mode et de la couture. Elle travaille depuis comme pigiste pour de nombreux ateliers de costumes, des troupes de théâtre, etc. Elle a ainsi contribué à la création de masques pour Alegria, une des productions qui ont lancé le Cirque du Soleil. C’est d’ailleurs pendant ce mandat qu’elle s’est découvert un goût pour le travail en trois dimensions, notamment pour la réalisation d’accessoires de marionnettes. Elle contribue en ce moment à Toruk, le prochain spectacle du Cirque du Soleil basé sur le film Avatar de James Cameron. C’est un gros projet qui partira en tournée à l’automne 2015.

Mère de deux ados qui ont été élevés dans les Laurentides, elle a réussi à ne pas travailler les étés, tout en maintenant des engagements réguliers le reste de l’année. C’est après sa séparation d’avec leur père qu’elle est arrivée dans Bordeaux. Comme les enfants sont dans une école secondaire locale, mais que les parents en partagent la garde, il fallait un point d’attache à Montréal pas trop loin de l’autoroute 15 vu que le père demeure toujours dans le nord.

Je me disais que le couple habitait bien loin de la ville pour venir y travailler dans le secteur culturel. Elle m’a alors expliqué que son ex-conjoint travaillait dans un tout autre secteur. Quand elle m’a appris quelle était sa profession, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’un ami d’un mes frères!  En fait, Christiane avait étudié avec ce dernier au secondaire et connaissait aussi le benjamin de ma famille.

Le monde est petit… Comme j’ai trois frères, il lui en reste tout de même un autre à rencontrer!

Christiane sur l'Île Perry