Élyse R.

Fer et Titane est le titre d’un une chanson de Gilles Vigneault, qui a d’ailleurs écrit bien d’autres choses que le refrain de Gens du pays. C’est aussi la raison sociale d’origine d’un important pollueur industriel qui exploite un immense complexe métallurgique à Sorel, une des villes les plus Heavy Metal du Québec.

Élyse serait originaire de cette ville. Ce qu’elle en sait, c’est qu’elle est née à l’hôpital de Notre-Dame de Sorel, mais a été adoptée par une famille de Verdun alors qu’elle n’avait que quelques jours. Avouez que c’est paradoxal pour une dame qui est aujourd’hui directrice générale de Ville en Vert, un organisme d’Ahuntsic-Cartierville qui réalise des projets en agriculture et en biodiversité urbaines, en saine alimentation, en mobilité durable et en gestion des matières résiduelles!

Les gens que je vous ai présentés m’étaient généralement inconnus avant que je ne les croise au cours de l’été, mais le cas d’Élyse est un peu différent. Nous nous étions rencontrés l’année dernière chez des amis communs qui tenaient un grand barbecue estival en voie de devenir un rituel annuel. Comme nous habitons le même quartier, je la vois aussi à l’occasion passer à pied ou à vélo le matin avec ses enfants sur le chemin de l’école. Elle accorde d’ailleurs beaucoup d’importance à leur éducation.

C’est lors de l’inauguration de la Vitrine environnementale de Cartierville, le 28 septembre dernier, que nous avons repris contact. La photo de groupe avec ses collègues de Ville en vert a été prise à cette occasion.

Élyse a habité dans différents quartiers de Montréal avant de s’installer dans l’arrondissement. Elle et sa petite famille ont même habité quelques années à Laval. Même s’ils vivaient à proximité d’une station de la ligne orange du métro, ces Montréalais dans l’âme ne s’y sentaient pas vraiment à leur place.

En raison du décès de son père alors qu’elle était jeune, les ressources de sa mère étaient modestes. Élyse a donc fait toutes ses études en travaillant une vingtaine d’heures par semaine. Elle a ainsi travaillé chez le glacier bien connu d’Outremont, Le Bilboquet, alors qu’elle  était collégienne et entamait ses études universitaires à l’UQAM en administration des affaires (marketing). Comme bien des gens aujourd’hui, elle a occupé plusieurs emplois avant d’arriver au début de la trentaine. Tout en complétant un MBA en Planification et Gestion stratégique à l’UQAM, elle a travaillé comme analyste junior dans des sociétés financières, chargée de cours, adjointe aux opérations et coordonnatrice au marketing dans des firmes de technologie. Ayant la fibre entrepreneuriale, elle a aussi agi comme consultante auprès de commerces de détail et de services.

C’est pendant qu’elle étudiait à la maitrise en environnement de l’Université de Sherbrooke qu’elle a commencé à travailler dans ce secteur dans notre arrondissement. À partir d’un petit bureau d’Éco-quartier dans Cartierville et d’un budget initial d’un salaire et demi, elle a progressivement monté un organisme qui emploie aujourd’hui une quinzaine de collaborateurs permanents et une dizaine d’autres personnes sur des bases temporaire. Faisant preuve d’initiative, cette petite équipe formée de jeunes gens bardés de diplômes multiplie les projets à portée environnementale et sociale. Passionnés par leurs projets, ces gens travaillent cependant dans des conditions précaires au gré des financements obtenus. Leurs efforts pour assurer la stabilité de cet organisme à but non lucratif sont toujours à recommencer. Quand je constate leur situation et celles des autres personnes œuvrant dans le secteur communautaire, je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche dans nos priorités collectives!

Vous pouvez vous faire une idée de leurs qualifications et de la diversité de leurs projets en consultant le site web de Ville en vert, dont l’hyperlien apparait à la fin de l’article. Vous pouvez également faire l’achat de produits écoresponsables en visitant l’une de leurs deux éco-boutiques L’Escale verte, soit au 10416 rue Lajeunesse ou au 5765 Boulevard Gouin Ouest.

Élyse continue parallèlement à s’intéresser à d’autres questions de santé liées à l’environnement. Elle a participé au projet« Sabotage hormonal » du Réseau des femmes en environnement et continue à sensibiliser la population aux différents impacts qu’ont les perturbateurs endocriniens sur la santé et la reproduction de l’espèce humaine. Elle m’a d’ailleurs affirmé qu’avec tout ce qu’elle a vu et appris en environnement, elle accorderait beaucoup plus de place aux sciences dans son parcours académique si elle était adolescente aujourd’hui.

Citoyenne engagée dans son milieu, Élyse a aussi été vice-présidente, puis trésorière du Conseil régional de l'environnement de Montréal. Au terme de notre rencontre au bureau de Ville en Vert, elle se préparait de plus à assister à une réunion du conseil d’administration du Collège Ahuntsic, où elle siège comme administratrice. 

Élyse dans l'éco-boutique L'Escale verte, au 10416 Lajeunesse

Christine L.

Contrairement à tous les gens que je vous ai présentés à ce jour, je connaissais un peu Christine pour l’avoir croisée dans le cadre de ligues de tennis récréatives et joué quelques parties avec elle. En fait, c’est elle qui m’a cordialement fait signe au passage, alors qu’elle prenait une marche avec son chien Charlie dans le Parc Raimbault pendant que j’y recherchais des volontaires. Je me suis dit pourquoi ne pas lui demander de poser pour mon projet?

J’ai ainsi appris qu’elle travaille à St-Laurent près de l’aéroport, elle occupe un poste de gestionnaire environnement, santé et sécurité dans une entreprise de services aéronautiques. Elle a depuis peu emménagé dans Cartierville pour s’en rapprocher. Elle se rend maintenant travailler en vélo une partie de l’année. Une bonne portion de ce trajet, de l’Avenue O’Brien jusqu’aux abords de la Place Vertu, se fait aujourd’hui sur des parcours cyclables bien aménagés. Il lui reste tout de même à franchir l’Autoroute 40 par Côte-Vertu, ce qui donne un bon 10km aller au total. Ça vous garde une femme bien en forme!

Vous serez possiblement surpris d’apprendre qu’on puisse étudier en environnement en Alberta. C’est ce qu’a fait Christine à l’Université de Calgary. Il faut dire qu’il y a bien des employeurs dans le secteur privé qui doivent se préoccuper d’environnement, que ce soit par volonté interne ou par pression sociale. Pendant une bonne dizaine d’années, elle a été une grande voyageuse, en partie pour le travail, mais aussi pour l’aventure. C’est ainsi qu’après l’Ouest canadien, elle est partie au Chili pour faire de la longue randonnée en montagne. Combinant le plaisir et la nécessité, elle y a même été guide en haute montagne.

C’est l’arrivée de sa fille qui l’a ramenée à Montréal, sa ville natale. Ayant été baptisée à l’Église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie, où ses parents se sont mariés et où son grand-père a chanté, revenir dans cet arrondissement où elle a toujours de la parenté est en quelque sorte un retour aux sources.

Christine L. 

Florian R.

C’est à son tout nouvel emploi que j’ai connu Florian. Il sera possiblement le plus nouveau résident de cette série. Il a en effet commencé à travailler chez Ville en Vert  le 1er juin de cette année. C’est un organisme qui a pour mission de sensibiliser, d’éduquer et de soutenir tant les citoyens que les organisations en matière de développement durable dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Florian est originaire de la région de Toulouse dans le sud-ouest de la France. Après des études dans un tout autre champ, il s’est tourné vers l’horticulture, suivant ainsi la voie d’une sœur ainée. En cherchant un programme qui correspondait à ses aspirations, il a apprécié celui du Cégep régional de Lanaudière et a donc obtenu son diplôme à Joliette. C’est d’ailleurs par des collègues étudiants qui sont maintenant ses colocataires dans Ahuntsic qu’il a connu le quartier.

J’ai pris sa photo derrière le Collège André-Grasset le jour où Ville en vert y prenait en charge un potager à la demande du conseiller en environnement et développement durable du collège. Ce potager semblait demander une attention pressante, à commencer par un bon désherbage. J’imagine que malgré des efforts louables du collège, il est plus difficile de trouver des jardiniers étudiants volontaires en été.

Florian souhaite que le produit de ce lopin puisse contribuer à l’offre alimentaire des Haltes maraichères Ahuntsic au cours de l’été.

Lorsque je lui demandé de se décrire en un mot, il m’a répondu « incertain ». Il y a surement une part d’adaptation normale à son nouvel environnement derrière cette réponse. Il faut aussi souligner qu’il est actuellement au travail sur la base d’un visa post-diplôme de trois ans. De plus, le programme gouvernemental qui accordait la parité de frais de scolarité aux Français ayant été aboli − bien que notre premier ministre déclare régulièrement qu’il faudra accueillir plus d’immigrants au cours des prochaines années −, les écueils à l’immigration demeurent importants pour les nouveaux arrivants.

Il faudra refaire une nouvelle photo dans trois ans pour voir où il en sera!

Bon été Florian!

Florian dans un potager qui a bien besoin d'attention au Collège André-Grasset

Florian dans un potager qui a bien besoin d'attention au Collège André-Grasset