François aimait les camps d’été, autant comme jeune participant que, plus tard, comme animateur. Il en un peu a conservé l’esprit.
Il est originaire de la région de Chandler en Gaspésie. Il y a grandi et ne l’a quittée qu’au moment de partir étudier au Cégep. Il ne s’en est d’abord pas trop éloigné. Il a fait son DEC en sciences humaines à La Pocatière. Il a ensuite continué ses études en Histoire à l’UQAM. Initialement installé dans Hochelaga, il a mis un peu de temps à s’habituer à la grande ville. Il s’est cependant bien acclimaté depuis et a acquis une solide connaissance des milieux humains et sociaux de ses différents quartiers à travers ses emplois.
François a en effet travaillé comme animateur dans des Maisons de jeunes dans le Centre-Sud, Pointe-St-Charles puis Rosemont. C’est ensuite comme travailleur de proximité qu’il a connu Ahuntsic, Bordeaux et Cartierville.
Il a œuvré pendant cinq ans au sein de l’organisme Rap-jeunesse, dont l’autobus L’Accès-soir sillonneles rues du nord de Montréal. Spécialement aménagé pour recevoir les jeunes, c’est un point de rencontre nocturne. Cette unité mobile d’intervention directe et de travail de proximité visite selon un horaire établi des secteurs où l’on retrouve une population largement défavorisée. Elle cherche à rejoindre de jeunes adultes isolés socialement, vivant des difficultés personnelles importantes et souvent réfractaires à fréquenter les services sociaux usuels. Pour faire ce travail où l’on côtoie des gens souffrant de la pauvreté, de la toxicomanie et de problèmes de santé mentale, il faut avoir, selon François, une grande intégrité, de la disponibilité et une bonne capacité d’écoute.
Avec un groupe de jeunes qu’il a connus par son travail à Rap Jeunesse, il a fait connaissance avec l’équipe du Festiblues. Au cours d’une édition du festival, ces jeunes et lui ont été en charge de l’entretien du site du festival. Cela a été pour certains d’eux une de leurs premières expériences de travail.
François a par la suite retravaillé à titre personnel avec l’équipe d’aménagement du site Festiblues lors de quelques éditions ultérieures. Pour l’anecdote, lorsque je lui ai fait remarquer qu’il avait le look approprié pour jouer dans le groupe de Bernard Adamus — l’une des vedettes de la plus récente édition du Festiblues —, il m’a répondu qu’ils habitaient le même voisinage, mais qu’il n’avait malheureusement pas les aptitudes musicales nécessaires.
Comme il est père d’un jeune garçon qui a un peu plus de 10 ans aujourd’hui, il lui a éventuellement fallu se tourner vers un emploi avec un horaire plus compatible avec la vie familiale. Fort de son expérience dans les Maison de jeunes et au RAP-Jeunesse, il a été engagé au Carrefour Jeunesse emploi de l’arrondissement. Son travail y était dédié au volet IDÉO 16-17, un programme d’assistance à l’employabilité pour ce groupe d’âge.
Aujourd’hui, avec son excellente connaissance de tous les intervenants jeunesse locaux, François est directeur de la Maison des jeunes de Bordeaux-Cartierville. Il a repris en main cet organisme qui avait besoin d’un nouvel élan après une fermeture de six mois. Il voit à son financement et dirige une équipe d’animateurs qui élaborent des programmes d’activités avec les jeunes. Sa grille d’animation va de l’atelier de cuisine à l’audiovisuel, en passant par des plages de jeux libres. En ce moment, les sports sont en vogue. La soirée soccer-basket du vendredi au YMCA du quartier est l’activité la plus populaire.
Comme l’organisme vise notamment à développer l’autonomie, la pensée critique et l’intégration sociale chez les participants, François est particulièrement fier du succès de la Coopérative jeunesse de services de Cartierville, un projet de quartier porté par la Maison des jeunes.