Mario M.

J’ai rencontré Mario pour la première fois lors du vernissage de son exposition « Des années cinquante à nos jours » à la Maison de la Culture Ahuntsic-Cartierville. Nous nous y sommes recroisés la semaine suivante, ce qui m’a permis de prendre quelques photos de lui devant ses œuvres et avec le personnel de la Maison.

Mario est un artiste visuel qui poursuit activement, à plus de 80 ans, une longue et fructueuse carrière. Fils d’un père italien et d’une mère québécoise, il est né dans Villeray, mais a grandi rue De Lille dans le Sault-au-Récollet. Il habite depuis plus de 40 ans dans une magnifique maison d’Ahuntsic dont le parement de bois rappelle certains de ses tableaux en relief, notamment «Arabesque», qui apparait à sa gauche sur la photo ci-dessous.

Il est intéressant de l’entendre raconter, dans la vidéo qui accompagne l’exposition, l’influence qu’ont eues les œuvres d’art et l’ornementation de l’église de La Visitation sur son évolution créative dans sa jeunesse. Il y décrit aussi un paysage aujourd’hui disparu. Au sud de la rue Fleury, il subsistait autour de De Lille jusqu’aux années quarante des terres agricoles sur des côtes et des ruisseaux. Cette zone a depuis été comblée et nivelée pour devenir un quartier résidentiel traversé par les rues Sauriol et Sauvé.

Fils de musiciens, il a initialement tenté de mener de front des études en musique et en art. Il a finalement choisi l’École des Beaux-Arts. Il a ensuite travaillé dans les ateliers de scénographie de Radio-Canada, qui en était alors à ses premières années d’existence.

C’est toutefois un concours national qui a vraiment lancé sa carrière. Il a été désigné lauréat pour réaliser une grande murale destinée au pavillon du Canada à l’exposition universelle de Bruxelles en 1957. L’œuvre a été conçue dans l’ancien atelier d’Alfred Liberté, rue Ste-Famille.

Fort de la notoriété obtenue par cette réalisation, il a fait la tournée des firmes d’architectures réalisant de grands immeubles publics et corporatifs. Il y offrait personnellement ses services pour créer des œuvres intégrés à l’architecture. Sa contribution à ce titre au cours des années soixante et soixante-dix est importante. Ses réalisations vont des reliefs monochromes aux céramiques multicolores, en passant par de grandes verrières dans une station de métro. Elles sont  toutes admirablement bien intégrées et adaptées à leurs immeubles de destination. Selon le caractère de l’endroit, elles combinent parfois des matériaux de construction à des matériaux plus nobles.

À la fin de cette période, Mario s’est tourné plus activement vers la sculpture. Il a exposé lors de symposiums et des Biennales à l’étranger. Il a même été invité à participer à l’exposition « Le Padiglione d’Italia nel mondo » qui présentait une sélection d’œuvres d’artistes de la diaspora italienne dans le cadre de la 54e Biennale de Venise en 2011.

Parallèlement à sa production, il a mené une carrière d’enseignant, entre autres à l’UQAM. Il y a régulièrement enseigné le dessin, qu’il considère d’ailleurs comme étant à la base de toutes ses œuvres.

Depuis vingt ans, il pratique surtout la peinture. Ses œuvres picturales récentes occupent d’ailleurs une bonne partie de l’exposition. Pour mieux connaitre ses réalisations, je vous invite à passer voir l’exposition en cours jusqu’au 17 octobre et à prendre le temps de regarder la vidéo. Vous pouvez aussi cliquer sur le lien sous la photo.

Mario entre Arabesque, à gauche, et Sable, à droite