Sophie T., Jacob H. & Jayden

C’est par un dimanche de vente-trottoir sur la Promenade Fleury, rue Fleury Est, que j’ai croisé Sophie, Jacob et leur fils Jayden. En fait, c’est ce dernier qui a d’abord capté mon attention. Il regardait, l’air subjugué, la prestation musicale du duo guitare-voix formé par Clément  Courtois et Julie Perron. Comme ils étaient tous les trois ensemble, l’air pas pressés du tout, je les ai abordés pour leur demander quelques minutes de leur temps et une photo.

Jacob est originaire de Shawinigan, Sophie de St-Hyacinthe. Ils habitent le Sault-au-Récollet depuis deux ans. Pour Sophie, la rue Fleury a été le parcours de fréquentes ballades pendant la période de son congé de maternité. Elle apprécie la rue pour son activité.

Bien qu’ils aiment le quartier, ils le quitteront bientôt. La venue de leur enfant les a décidés à déménager à St-Hyacinthe pour se rapprocher de la famille et devenir propriétaires de leur demeure à prix abordable.

Jacob et Sophie sont de jeunes entrepreneurs créatifs. Ils sont les fondateurs de Productions 540, une entreprise qui se décrit comme « le spécialiste du monde de la vidéo, de l’événementiel et des médias sociaux ». Vous pouvez en apprendre plus sur leur site productions540.ca.

Jayden semble déjà prêt à suivre les traces de ses parents sur la route de la technologie. Après que la petite famille eut posé, il s’est montré fasciné par ma caméra. Je lui ai tendu l’appareil en le pointant vers mon visage pour qu’il puisse prendre sa première photo.

Et non, je ne vous la montrerai pas celle-là!

Sophie, Jacob et Jayden, rue Fleury est

Sophie, Jacob et Jayden, rue Fleury est

Florian R.

C’est à son tout nouvel emploi que j’ai connu Florian. Il sera possiblement le plus nouveau résident de cette série. Il a en effet commencé à travailler chez Ville en Vert  le 1er juin de cette année. C’est un organisme qui a pour mission de sensibiliser, d’éduquer et de soutenir tant les citoyens que les organisations en matière de développement durable dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Florian est originaire de la région de Toulouse dans le sud-ouest de la France. Après des études dans un tout autre champ, il s’est tourné vers l’horticulture, suivant ainsi la voie d’une sœur ainée. En cherchant un programme qui correspondait à ses aspirations, il a apprécié celui du Cégep régional de Lanaudière et a donc obtenu son diplôme à Joliette. C’est d’ailleurs par des collègues étudiants qui sont maintenant ses colocataires dans Ahuntsic qu’il a connu le quartier.

J’ai pris sa photo derrière le Collège André-Grasset le jour où Ville en vert y prenait en charge un potager à la demande du conseiller en environnement et développement durable du collège. Ce potager semblait demander une attention pressante, à commencer par un bon désherbage. J’imagine que malgré des efforts louables du collège, il est plus difficile de trouver des jardiniers étudiants volontaires en été.

Florian souhaite que le produit de ce lopin puisse contribuer à l’offre alimentaire des Haltes maraichères Ahuntsic au cours de l’été.

Lorsque je lui demandé de se décrire en un mot, il m’a répondu « incertain ». Il y a surement une part d’adaptation normale à son nouvel environnement derrière cette réponse. Il faut aussi souligner qu’il est actuellement au travail sur la base d’un visa post-diplôme de trois ans. De plus, le programme gouvernemental qui accordait la parité de frais de scolarité aux Français ayant été aboli − bien que notre premier ministre déclare régulièrement qu’il faudra accueillir plus d’immigrants au cours des prochaines années −, les écueils à l’immigration demeurent importants pour les nouveaux arrivants.

Il faudra refaire une nouvelle photo dans trois ans pour voir où il en sera!

Bon été Florian!

Florian dans un potager qui a bien besoin d'attention au Collège André-Grasset

Florian dans un potager qui a bien besoin d'attention au Collège André-Grasset

Ginette L.

Ginette est folle. C’est du moins ce qu’elle m’a répondu lorsque je lui ai demandé de se décrire en un mot. Faudrait y voir de plus près!

J’étais tout bonnement entré chez Le Reliquaire pour voir les dernières nouveautés dans le rayon de la brocante. Le magasin m’a semblé plus chargé de matériel que la dernière fois où je l’avais visité, ce qui pouvait remonter à assez loin dans le temps. À tout hasard, j’ai demandé au patron si la boutique avait changé de propriétaire. La dame à ses côtés a répondu que ce n’était pas le cas, mais qu’il s’était simplement fait couper les cheveux. Alain, qui avait effectivement le crâne rasé, s’est alors exclamé : « Attends, tu vas me reconnaître! » Un instant plus tard, il est réapparu avec une perruque blonde. J’ai exprimé le souhait de le prendre en photo, mais c’est plutôt la dame,  Ginette, une cliente habituée des lieux, qui s’est montrée disposée à se faire photographier.

En causant un peu, j’ai appris qu’elle était native du Sault-au-Récollet où ses parents habitent depuis 51 ans. Elle est elle-même revenue dans le quartier il y a trois ans pour son ambiance.

Comme moi, elle a été étudiante en graphisme au Cégep Ahuntsic sans compléter le programme. Elle l’avait quitté, emportée par l’amour.

Aujourd’hui, elle travaille dans cette même institution auprès de gens affectés de déficience intellectuelle importante. C’est peut-être son empathie pour eux qui l’a poussée à se déclarer folle…

Je lui reconnaîtrais un certain grain de folie, mais surtout beaucoup d’humanité!

Ginette sur le balcon du Reliquaire, rue Fleury est

Tayaout-Nicolas

Il y a des gens pour qui il faut tordre les règles. Avec un homme nommé Tayaout-Nicolas, les choses ne pouvaient être que différentes! Tayaout-Nicolas est  natif de Saint-Sulpice mais habite aujourd’hui le Plateau. Il revient tout de même régulièrement à ce qui est encore son quartier. Disons qu’il apparaît ici à titre de résident honoraire!

Quand je l’ai approché, il disputait à son neveu une chaude partie de hockey de rue à un contre un dans la cour de l’école Saint-Isaac-Jogues. Alors que j’en étais seulement à ma quatrième rencontre photographique et que je n’avais pas encore trouvé le véhicule adéquat pour ce site web, le sort a fait que je suis tombé sur un photographe professionnel doublé d’un formateur dans un peu tout ce qui se touche l’image numérique. Comme il m’a dit, tapez Tayaout-Nicolas sur votre clavier et vous allez le trouver. Il se décrit lui-même comme photographiste.

J’aurais dû en profiter pour faire tirer mon propre portrait et apprendre quelques trucs!

Alors que je m’éloignais, le match a repris à la marque de 6 à 6. Je ne pourrais vous dire si la jeunesse ou l’expérience a finalement prévalu.

Tayaout-Nicolas, héros du hockey local